Focus sur le renard roux

Le renard roux (Vulpes vulpes) possède une très vaste aire de répartition : il est présent dans toute l’Eurasie, l’Afrique du Nord, l’Amérique du Nord ainsi que l’Australie.

Il s’agit d’un animal opportuniste, possédant une grande capacité d’adaptation. On le trouve dans des milieux naturels très diversifiés : bois, landes, montagnes, zones côtières, déserts. Alors qu’il était autrefois considéré comme un animal rural, le renard roux a, au cours des dernières décennies, colonisé beaucoup de grandes villes (Bruxelles, Paris, Madrid, Genève, Melbourne, Amsterdam, …).

Description

Le renard roux fait partie de la famille des Canidés, au même titre que les loups, les chiens et les chacals.

Son corps mesure +/- 75 cm de long, sans compter sa queue (40 cm). Sa fourrure est épaisse, son pelage est brun-roux sur le dessus. Sa gorge, son ventre et la face interne de ses pattes sont blanchâtres. Ses yeux sont couleur d’ambre. Sa queue est touffue et souvent blanche à son extrémité. Les oreilles et le museau du renard sont pointus. Il est doté d’une ouïe très fine et d’un excellent odorat.

Le renard peut avoir une activité en journée mais il est surtout nocturne.

Il émet différents sons (gémissements, aboiements, glapissements).

Premiers pas

Chez les renards roux, le rut a lieu en décembre et janvier essentiellement. Les renardes en chaleur hurlent pendant la nuit, les mâles répondent par de brefs aboiements. Il s’agit d’être au taquet car les femelles ne sont fertiles que 6 jours par an. Les hormones sont au top, par conséquent les renards peuvent être assez imprudents à cette période (accidents de circulation).

La gestation de la renarde est limitée à environ 50 jours, ce qui signifie que les mises bas ont lieu en mars (jusque début avril).

La renarde donne naissance à une portée par an, de 3 à 5 ou 6 renardeaux (en fonction de la disponibilité alimentaire du milieu), qui naissent aveugles et sourds au fond d’une tanière. Le terrier de reproduction peut être installé à différents endroits : talus (de chemins de fer par exemple), bosquets, lisières de bois, au fond du jardin d’un particulier ou dans tout espace vert assez peu fréquenté par le public et les chiens.

C’est au bout de 2 semaines que les renardeaux découvrent le monde avec leurs yeux. Les jeunes commencent à manger de la viande à partir de 20 jours. Ils sont allaités pendant quelques semaines. Au début leur pelage a une couleur chocolat, contrairement à la teinte rousse des adultes. Le museau des renardeaux n’est pas encore aussi pointu que celui des adultes.

Âgés de quelques semaines, vers le début du mois de mai, les jeunes se mettent à s’aventurer en dehors de la tanière. De manière encore maladroite au début. Les jeux auxquels ils se livrent alors leur sont utiles dans leur apprentissage de prédateurs. Tout va vite pour eux car dès l’âge de 4-5 mois ils deviennent indépendants : c’est déjà le moment pour eux d’aller trouver leur propre territoire. La dispersion des renards subadultes démarre en août – septembre. Les renards mâles s’éloignent généralement davantage de leur lieu de naissance, ils parcourent donc des distances plus importantes (7 à 20 km en moyenne) que les femelles.


Longévité

La mortalité naturelle des renardeaux est assez élevée (de l’ordre de 15%) au cours de leurs premières semaines de vie.

Dans la nature, les renards peuvent vivre 5 à 7-8 ans maximum. Mais la probabilité qu’ils atteignent cet âge est faible.

En milieu urbain, la principale cause de mortalité est la circulation autoroutière. C’est particulièrement le cas en période de dispersion, pour les individus subadultes. On estime que 80% des renards n’atteignent pas leur premier anniversaire.

À noter que le seul prédateur naturel du renard dans nos régions est le hibou grand-duc (Bubo bubo).

Vulpes vulpes

Renard roux aux aguets

Régime alimentaire et mode de vie

En tant que mammifère carnivore, le renard se nourrit essentiellement de petits rongeurs (mulots, campagnols …) dont il régule les populations. On dit que le renard « mulote » : le museau à l’affût et les oreilles dressées vers l’avant, il s’approche doucement de sa proie puis bondit sur elle d’un coup. Par ailleurs, le renard se nourrit aussi d’insectes, d’œufs, de fruits en été, d’animaux morts et de déchets ménagers (surtout lorsqu’ils sont faciles d’accès dans les villes et demandent peu d’énergie à déployer par rapport à une tentative de prédation).

Le renard peut être solitaire ou “social” en fonction de la capacité nourricière du milieu où il vit.

·         Dans des milieux pauvres en nourriture, le renard est généralement solitaire (sauf en période de reproduction bien entendu).

·         Dans les milieux plus favorables, il vit en couple toute l'année.

·         Les renards adoptent un mode de vie communautaire quand les ressources alimentaires sont franchement abondantes. Un groupe social hiérarchisé peut alors se former, dans lequel il y a un mâle, une femelle dominante reproductrice et plusieurs femelles non reproductrices (qui participent à l’élevage des jeunes).

Une caractéristique typique du renard urbain est son caractère peu farouche. Il apparaît régulièrement, surtout la nuit, en rue, dans les parcs et les jardins.

Indices de présence

Les crottes de renards sont le plus souvent placées à des endroits visibles et bien exposés, comme une pierre ou une motte d’herbe.

Le renard envoie des messages à ses congénères en marquant son territoire à l’aide de son urine et de ses crottes : « halte là, c’est mon espace ici. »

Craintes ?

De nos jours, le renard peut encore avoir mauvaise presse, surtout en raison de :

·         pillage de poulaillers (il existe des infos utiles à ce sujet, si vous êtes soucieux de bien protéger vos poules, il existe en particulier le plan d’un poulailler modèle, publié par Bruxelles Environnement),

·         terriers situés dans ou à proximité de jardins privés (un souci récurrent de cohabitation).

Différentes études révèlent que les renards n’ont par nature pas un comportement agressif vis-à-vis des animaux domestiques ou de l’être humain.

Par ailleurs, les renards sont sains en région bruxelloise. Eh non, le renard n’est pas vecteur de la rage à Bruxelles (aucun cas recensé et c’est le cas depuis des décennies).

Ceci dit, il convient d’être prudent par rapport à l’échinococcose (zoonose provoquée par un vert plat). Un risque de contamination pour l’être humain est la consommation de fruits sauvages (fraises des bois, framboises, mûres, myrtilles) ramassés au sol ou à faible hauteur et qui auraient été contaminés, non par l'urine (comme souvent dit ou écrit), mais par des excréments de carnivores parasités. De manière générale, il est vivement déconseillé de manger des fruits sauvages qui n'auraient pas été soigneusement lavés. Donc, afin de minimiser le risque, ne prélevez jamais de fruits au sol ou à faible hauteur. Si vous prélevez au-dessus de 70 ou 80 cm du sol, les risques deviennent minimes.

Si vous trouvez un cadavre de renard (ou autre animal), que faire ?

Évitez à tout prix de toucher un renard mort (recommandation valable pour TOUS les cadavres d’animaux). Ensuite contactez immédiatement le service compétent :

  • Bruxelles Environnement (02/775.75.75) si le cadavre se trouve dans un espace vert géré au niveau de la Région. Une équipe spécialisée se rendra sur place ;

  • la commune et son éco-conseiller en particulier si le cadavre se trouve en dehors d'un espace vert géré par Bruxelles Environnement (exemple : dans un parc communal ou dans votre jardin).

Le conseil le plus important pour terminer ce zoom sur les renards : évitez de laisser traîner de la nourriture (destinée à vos animaux domestiques) et SVP ne nourrissez pas les renards, qui restent des animaux sauvages tout à fait capables de trouver leur propre nourriture. C’est le meilleur gage d’une saine cohabitation entre nous et nos voisins canidés à poils roux.

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