Le faucon pèlerin : l’oiseau le plus rapide du monde

J’ai décidé de consacrer mon premier article de blog en 2023 au FAUCON PÈLERIN (Falco peregrinus). Partons ensemble à la découverte de cet animal fascinant, qu’on peut observer tout près de chez nous.

 

Description

Le faucon pèlerin est un oiseau de proie de taille moyenne : sa longueur (mesurée de la tête à la queue) est de l’ordre de 40 cm chez le mâle et de 50 cm chez la femelle, son envergure moyenne (ailes déployées) est d’environ 100 cm. La femelle est jusqu’à environ 30% plus grande et plus lourde que le mâle, qu’on appelle de ce fait “tiercelet”.

Ce rapace de la famille des Falconidés a une poitrine assez large et robuste. Son dos est couvert de plumes de couleur gris bleu à gris ardoise. Le dessous (bas de la poitrine et ventre) est blanc barré de fines lignes noires. Sa gorge blanche contraste avec son épaisse moustache (sous l’œil) sombre. Ses pattes sont jaunes.

Ses ailes sont pointues, son vol est battu avec des coups d’ailes assez rapides et de faible amplitude.

Répartition de l’espèce à l’échelle de la planète : on trouve le faucon pèlerin sur tous les continents, sauf en Antarctique.

Adaptation à des vitesses très élevées

Après une période d’observation en vue de repérer une proie depuis un nichoir bien en hauteur, le faucon pèlerin s’élance à la manière d’une formule 1 dans les airs. Il s’agit, ni plus ni moins, du plus rapide oiseau au monde. Pour chasser, le faucon pèlerin attaque ses proies en plein vol. En piqué, il peut atteindre la vitesse de 300 km/h ! Il s’agit ici d’une vitesse de pointe.

Ceci dit, lors de la majorité de ses attaques, sa vitesse en phase plongeante tourne autour de 150 km/h, ce qui est déjà très impressionnant. Toutes les caractéristiques du faucon pèlerin sont adaptées à des vitesses vertigineuses :

·     une paupière supplémentaire protège ses yeux des particules de l’air ;

·     ses larmes plus épaisses ne s’évaporent pas lors de ses descentes en piqué ;

·     sa tête bien ronde et ses ailes pointues améliorent son aérodynamisme ;

·     deux petits os à l’intérieur de sa narine lui permettent de continuer à respirer sans que ses poumons n’éclatent (pression).

Faucon pèlerin, un prédateur aérien extrêmement rapide

Comportement et besoins

Cet oiseau défend farouchement son territoire.

Il niche aussi bien sur des falaises et corniches rocheuses qu’en plein milieu de nos villes. Il utilise ainsi beaucoup de bâtiments élevés en milieu urbain, des églises (comme à Saint-Job à Uccle), des tours (à la maison communale de Schaerbeek par exemple), …

Au niveau de ses besoins, il lui faut un site de nidification le plus possible à l’abri des dérangements et des proies en suffisance (les pigeons ramiers abondent dans nos villes).

Le faucon pèlerin fait preuve d’une grande capacité d’adaptation. Ce rapace chasse habituellement en plein jour, mais depuis plusieurs années on constate qu’il s’habitue à son nouvel environnement urbain : dans des villes bien éclairées, il peut chasser également le soir ou la nuit.

Accouplement et reproduction

L’accouplement est très furtif, il dure quelques secondes à peine, à une cadence répétée toutes les 2 à 3 heures en période d’accouplement. Chez nous, la période de parade démarre dès le mois de janvier. La période de reproduction dépend en fait de la latitude et du climat.

Sous nos latitudes, la ponte a lieu généralement de la mi-février à fin mars. Les œufs, généralement 3 à 4, sont couvés pendant environ 4 semaines.

Après éclosion, les jeunes restent au nid une quarantaine de jours. Ils accompagnent leurs parents pendant 2 mois après l’envol et apprennent d’eux comment capturer des proies.

 

Régime alimentaire

Le faucon pèlerin se nourrit quasi exclusivement d’oiseaux (pigeons, geais des chênes, merles, étourneaux, …). Les espèces chassées varient en fonction de la saison et du milieu.

Les pigeons constituent une part importante de leur régime alimentaire, là où ils sont très abondants (dans nos villes par exemple).

Observations

Ce rapace est globalement assez discret. Au repos en journée, il passe une bonne partie de son temps à nettoyer ses plumes. Ceci dit, nous avons une chance incroyable, qui est de pouvoir le côtoyer de près. Il est possible de remarquer sa présence par les traces de fientes qu’il laisse sur les perchoirs qu’ils utilisent.

Les pelotes de réjection --- appelées aussi boulettes de régurgitation ---, qui contiennent les éléments non digérés (poils, os) des proies avalées, peuvent être trouvées à proximité des nids et perchoirs des oiseaux.

Par ailleurs, depuis quelques années, un site web (Faucons pour tous - Faucons pèlerins à Bruxelles 2023) permet de suivre les naissances des jeunes fauconneaux au niveau des différents sites à Bruxelles (maison communale de Woluwe-Saint-Pierre, cathédrale des Saints Michel et Gudule à Bruxelles-ville, église Saint-Job à Uccle). Connaissez-vous cet outil d’observation ?

Quasi disparition de l’espèce il y a 50 ans

Dans le passé, cette espèce a été fortement impactée par le pillage de nids (par des collectionneurs et des fauconniers), de la persécution directe (tirs) ainsi que par les pesticides utilisés à partir des années 1950. La molécule très toxique qu’est le DDT a entraîné un déclin important des populations de rapaces, par empoisonnement de leurs proies.

En moins de 20 ans, les populations de faucon pèlerin ont été décimées, avec des baisses de 90% voire plus ! En 1973, le dernier faucon pèlerin nicheur avait disparu de Belgique. Cette disparition est intervenue non seulement chez nous, mais aussi dans beaucoup de pays européens et en Amérique du Nord.

Par la suite, l’usage du DDT a fait l’objet d’interdiction. En 1979 la première « Directive Oiseaux » est établie à l’échelle européenne. La mobilisation et l’énergie de milliers d’ornithologues et d’amoureux du vivant pendant des années ont permis la réintroduction de l’espèce, la pose de nichoirs en de nombreux endroits, etc.

Tous ces efforts ont été récompensés par une progressive remontée et un rétablissement des effectifs de faucons pèlerins dans nos régions à partir des années 1990.

 

Belles observations à vous.


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